C'est une toute petite brévette en page 10 de Libération. A peine davantage dans Le Monde. Pourtant Dieu sait si ces deux journaux ont tartiné sur le candidat démocrate ! On y apprend donc - en pointillés, bien sûr - qu'en matière de droits de l'homme, Barak Obama se situerait presque à la droite de Le Pen qui n'a pas osé, lui aborder le sujet de la peine de mort dans sa campagne ! La plupart des sites d'informations observent la même discrétion (ou distraction ?).
Ne jetons pas la pierre à Obama : son élection pourrait bien changer beaucoup de choses aux Etats Unis et donc dans le monde entier. Et sa prise de position est assortie de conditions très restrictives : «J'ai dit à plusieurs reprises que je pense que la peine de mort devrait être autorisée dans un nombre très limité de circonstances, pour les crimes les plus extrêmes... Je pense que le viol d'un petit enfant, de 6 ou 8 ans, est un crime hideux et si un Etat décide que dans des circonstances réduites, limitées, et bien définies, la peine de mort est au moins potentiellement applicable, ça, ça ne viole pas notre Constitution».
Non ce qui étonne est plutôt le quasi black-out de cette information dans les médias français, surtout les plus favorables au candidat démocrate. Comme s'il ne fallait pas décourager le Comité de soutien français à Obama, qui rassemble notamment Olivier Duhamel, Bernard-Henri Lévy, Frédéric Mitterrand, Bertrand Delanoë et Jack Lang. Dommage : avec cette info, les médias disposaient d'une occasion unique pour se rendre utile, c'est à dire faire ce que leurs lecteurs attendent : contextualiser et nous expliquer pourquoi et comment, aux Etats-Unis, on peut être de gauche et pour la peine de mort....
http://www.marianne2007.info/Obama-pour-la-peine-de-mort-Mais-chut-!_a88462.html