En fait le problème ne devient intéressant que lorsqu'on l'a compris, c'est pourquoi je recommanderais quelques pages de Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canique_quantique
...à survoler car très long
http://fr.wikipedia.org/wiki/Problème_de_la_mesure_quantique
... pour avoir accès aux différentes interprétations
Sinon, il y a un hors série de Science et Vie sur la physique quantique qui était vachement bien fait.
Maintenant, pour ceux qui n'ont aucun véritable idée de ce qu'est le chat de Schrödinger, je vais faire un petit brief. Si vous trouvez ça long, sautez les paragraphes qui vous ennuient. J'ai pourtant essayé d'être le plus clair possible.
La physique quantique a été inventée, comme toute théorie scientifique elle est fondée sur certains principes et développe des théorème pour définir des propriétés.
Notamment certaines de ces propriétés apparaissent comme assez troublantes, notamment l'intrication et la superposition d'état, et elles heurtent sérieusement la logique commune. Le soucis est que les prévisions de la physique quantique sont diablement précises et facilement mesurables (notamment par rapport au comportement des particules) donc elle est validée et nous sommes obligés d'admettre la véracité des propriétés troublantes.
Et alors, c'est notre conception même de la réalité qui en prend un coup, parce que la pillule est dure à avaler. Au final, le succès de cette théorie nous force à nous poser des questions sur la nature de la réalité, de l'observation, de la conscience, de la vérité scientifique, etc.
Le problème est d'autant plus intéressant que si la théorie est acceptée, c'est son interprétation qui est un soucis majeur. Ainsi, les plus grands experts se partagent entre différentes conceptions du monde selon ce qu'ils choisissent de valider ou non, et il n'y a pas vraiment de moyen de les départager.
Le principal problème de la physique quantique est le problème de la mesure.
Normallement, lorsqu'on effectue une mesure, on utilise un outils "neutre" qui va permettre de déterminer un état intéressant de l'objet à mesurer, sans modifier l'état de l'objet lui-même. Par exemple, un thermomètre va permettre de prendre la température d'une personne ou d'un objet, et ne va pas modifier la température de cette personne ou de cet objet.
L'idée est de dire qu'une particule ne va pas posséder un unique état mais une superposition d'états. C'est à dire que (exemple fictif) la particule n'est pas chaude ou froide (ni d'ailleurs chaude ET froide tel qu'on l'entend habituellement) mais plutôt dans plusieurs états à la fois, qui sont des sortes d'états intermédiaires (on parle de combinaison linéaire) entre le chaud et le froid.
Le soucis est que le simple fait de faire une mesure de la particule indéterminée avec un appareil déterminé fait provoquer l'effondrement de la superposition d'état de la particule. En clair : le thermomètre est à une température définie, mais pas la particule qui est dans plusieurs états "brouillés", et mettre les deux en contact pour mesurer la température va faire que la particule va perdre son statut étrange pour acquérir une température déterminée. Donc la mesure a changé l'état de l'objet à mesurer.
Le chat de Schrödinger est l'illustration de la bizarrerie du processus de l'intrication.
Ici, l'idée se conçoit plus facilement : l'intrication est une sorte de lien entre deux objets. Par exemple, on peut réaliser en labo deux particules intriquées, elles sont identiques mais n'occupent pas la même position dans l'espace. Si on a deux particules intriquées (par exemple) pour les états chaud/froid, elles sont tout d'abord dans la superposition d'état chaud/froid. Et bien, faire une mesure sur l'une (qui devient froide) entraine instantannément une réaction sur l'autre qui va faire comme sa copine et devenir froide. Comment ont-elles pu se parler?
Schrödinger fait son expérience (de pensée : on ne peut le faire qu'avec de très petits objets actuellement) en intriquant un chat à une particule. Si la particule se désintègre, le chat meurt, sinon le chat reste en vie. La physique quantique prévoit très facilement que tant qu'il n'y a pas de mesure faite sur le système chat+particule, et bien la particule reste en superposition d'état. Mais du coup, vu que chat et particule sont liés, le chat est AUSSI en superposition d'état. Donc le chat est dans plusieurs états à la fois, qui sont des variantes de vie et de mort.
Tout cela n'est-il pas joyeusement bizarre?
Le côté paradoxal de la physique quantique vient en premier lieu du fait qu'elle est fondée sur six axiomes qui entretiennent des rapports... étranges entre eux. Les différentes interprétations de la physique quantique sont donc avant tout des choix sur le paradigme qui semble le plus pertinent à adopter. En gros : si l'ensemble est vrai mais pose problème, où se trouve l'os?
Il y en a pour dire que ce n'est qu'une théorie qui ne couvre pas le réel et se borne à être pratique pour faire des calculs, d'autres qui disent que c'est en fait notre langage qui ne permet pas de rendre complètement compte des subtilités de la théorie. Ensuite, il y a ceux qui disent que le problème se règle à peu près tout seul dès que l'ojet à considérer est massif, d'autres qui disent que c'est la conscience qui permet de déterminer l'indétermination, et même qu'à chaque instant une foultitude d'univers divergents se créent.
Donc on met directement le doigt sur :
-Qu'est-ce qu'une théorie, que nous dit-elle sur le réel?
-Est-elle vraie, qu'est-ce que la vérité?
-La conscience fait-elle une mesure de l'univers?
-Qu'est-ce que la réalité, une projection de nos sens, un objet indiscernable?
-Est-ce que l'univers existe quand on ne l'observe pas?
-Etc.
N'est-ce pas follement excitant?