Un environnement social sensible : le berbère

Voici une question que Michel Malherbe glisse dans un de ses ouvrages par rapport au berbère. Les langues berbères (le kabyle, le chleuh, le rifain, etc.) sont parlées en Afrique du Nord, et non pas de statut de langues officielles. À la rigueur, elles sont nationales (comme le tamazight en Algérie).

Question :

Un peuple qui a donné à l'Histoire des hommes comme Hannibal, Jugurtha, Tertullien ou saint Augustin, et qui a su résister jusqu'ici à l'assimilation pourra-t-il faire survivre sa langue au choc des "mass-media" modernes ?

Reste à savoir si les ethnies qui parlent ces langues seront toujours capables d'autosuffisance et détermination dans un futur proche. Trouver un équilibre en cercle fermé me semble impossible dans un monde où les échanges et la communication relèvent du claquement de doigts. Ces peuples s'ils ne souhaitent pas devenir tels des laissés pour compte doivent s'adapter et du moins inculquer à leur nouvelle génération l'art des "mass-media" modernes. C'est malheureux mais c'est comme ça !...

Les Berbères ne sont plus seulement concentrés dans des villages éloignés, comme c'était le cas auparavant. Des statistiques rapides donneraient :
- 35% de l'Algérie parlerait le berbère;
- 40% du Maroc;
- 10% du Mali;
- 20% de la Libye, etc.

Ces gens sont bilingues, voire même trilingues avec le français, quadrilingues si on ajoute l'anglais, et plus. Or, les langues berbères se véhiculant avec un symbole de langue de tribus, de langue familiale, peuvent-elles survivre avec le choc des "mass media" ? Peut-on pouvoir conserver une langue "privée" en dépit de l'assimilation provoquée par les médias de masse ?

Les pratiques assimilatoires ont assimilé la majorité des berbérophones de Tunisie. Il reste encore Djerba, mais pour combien de temps ! Le tamazret est presque disparu aujourd'hui : ils sont assimilés par l'arabe, ou sont forcés à un exode vers le sud pour pouvoir conserver leur racine, donc pas étonnant que les berbérophones se retrouvent en Algérie et en Libye.

Une langue de tradition, qui est toute nouvellement écrite, avec une grammaire énormément chambranlante et des variantes dialectales à n'en plus finir, peut-elle parvenir à s'implanter au sein des médias de masse ? (tenant pour compte l'analphabétisation de plusieurs dans cette langue). Les comparaisons avec le chinois (mandarin, cantanois, wu, etc.) peuvent être intéressantes.

ayant du sang berbère (kabyle en passant) j'ai été fort étonnée de savoir que certains ont honte de dire qu'ils connaissent cette langue alors que les kabyles sont d'une fierté folle! je pense que ça restera, que ça se perdra pas car j'ai constaté qu'en Algérie il y a un fossé énorme entre arabes et kabyles sans compter la haine entre les deux "peuples" racistes l'un de l'autre... la façon de vivre est vraiment différente..
après je ne traite que de ce que j'ai pu voir et savoir...

Situations vues souvent ici :

- Monsieur, vous êtes de quelle origine?
- De l'Algérie, Midame.
- Vous parlez arabe?
- NON, mais c'y quoi c'y connerie-là d'y parler arabe, j'y s'y berbère moi!
-

Les gens connaissent souvent pas le terme "berbère". Donc, maintenant, il y a les berbères qui refusent de parler arabe quand un autre Algérien leur parle en arabe, les Algériens qui se frustrent quand on demande s'ils sont berbères, les berbères qui disent qu'il n'y a pas d'Algérie maintenant la Kabylie, etc.

Situations complexes!

ouai c'est lié a la haine des peuples tout ça...