- Malamati a écrit:
- identité, personnalité.... bon ce sont des termes techniques qui au final
disent quasiment la meme chose.
Pas tout à fait. L'identité est l'ensemble de
tout ce que l'on est : on a une seule identité, elle ne peut pas être fragmentée, mais elle est vraiment complètement entremêlée de tas de choses: être une femme, aimer les pamplemousses, être entêtée, parler mandarin, jouer au bowling, apprécier les comportements altruistes, etc. Tout ce que l'on est compose notre identité, mais je ne parlais pas de l'identité dans le sens de ce que l'on est, car tout ce qu'on dit est une représentation de notre identité: les expressions que l'on utilise, notre accent, les faiblesses et forces de notre style d'écriture, etc.
Je disais que la transsexualité est un trouble de l'
identité sexuelle. L'identité sexuelle, c'est un sous-type d'identité: se reconnaître d'un sexe particulier. Je me considère comme une femme quand je fais une action, c'est inconscient dorénavant, mais pas pour les transsexuels: ils ont constamment à l'esprit cette ambiguïté. Ils ne se reconnaissent pas du bon sexe: premier problème.
Ensuite, il faut ensuite que les autres les reconnaissent du bon sexe. Quand je sors, on m'identifie en tant que femme. Un transsexuel féminin dans le corps d'un homme est identifié comme un homme, ce qui ne s'accorde pas au sexe vécu qu'il possède vraiment.
2 Incongruences :
• ne pas
se reconnaître dans le bon genre;
• ne pas
être reconnu dans le bon genre.
La personnalité, c'est un ensemble d'éléments psychologiques qui construisent tes réactions face aux autres et aux situations qui se produisent. Y'a les
comportements (s'habiller en mini-jupe par désir de séduction), les
pensées ("les autres vont me trahir si je montre mes faiblesses"), des
émotions (se sentir déprimé), etc. (y'en a d'autres, mais ça me vient pas)
Quelqu'un qui a un trouble de la personnalité, il est pas complètement dans un pôle avec des comportements, des pensées, etc. qui sont "dysfonctionnelles". Disons que Bobby a une personnalité paranoïde, ça veut dire qu'il a plein de traits de personnalités positifs et négatifs, mais que ceux négatifs sont suffisamment présents pour lui entraîner une souffrance soit envers lui-même, soit envers les autres (ou les deux). Donc, Bobby adore faire les mots croisés, il adore regarder des films d'amour, d'action. Il mange santé, il fait beaucoup d'exercice chez lui. Il se balade au parc et se repose au soleil sur un banc en pensant à rien. Ce sont de "bons" aspects, du moins pas négatifs. Mais en même temps, il ne rit jamais, invite personne chez lui car il pense qu'ils sont là pour le trahir constamment, trouvent répugnants les handicapés et les gens séropositifs car ils sont pas assez forts pour survivre correctement. Il aime pas parler avec son entourage, il préfère enquêter pour éviter d'être trahi, il ne voit donc personne et ne parle avec personne. Pas de contact humain, et est très stressé à l'idée qu'on le critique.
Donc, Bobby a des traits de personnalités tant positifs que négatifs, mais ceux négatifs causent une altération importante tant au niveau personnel que social. Les traits paranoïdes sont suffisamment présents pour qu'on parle d'une personnalité paranoïde. Sur le continuum, il penche vers un trouble de la personnalité. On a tous des traits positifs et négatifs, mais chez ceux avec des troubles de la personnalité, c'est ça le problème.
Les transsexuels, eux, ont un problème avec leur
identité sexuelle, et non l'ensemble de leur identité (sinon ce serait un trouble de l'identité dissociative, genre les personnalités multiples), car ils savent qui ils sont: ils sont grands, aiment les échecs, font de l'équitation, sont susceptibles, détestent la vantardise, etc. Au niveau de la personnalité, la transsexualité n'a pas d'influence causale: un transsexuel peut avoir une personnalité histrionique, ce serait deux trucs différents, tout simplement (pas pratique, mais bon...) !
C'est débile comment j'ai trop écrit. Je réponds plus vite là, je suis trop épuisée...
- Malamati a écrit:
- Donc on peut considérer ces gens comme "malades" , tu es d' accord?
Quand un individu vit une détresse psychologique, c'est important de consulter un professionnel (anorexie, peine d'amour, dépression post-partum, inhibition sociale, perte d'emploi, etc.) La transsexualité, dans la mesure où elle provoque une détresse, rentre là-dedans.
- Malamati a écrit:
- y a t il des recherches sur les causes de ces troubles?
Absolument. Mais les recherches sont encore en train d'être perfectionnées à ce sujet-là. Ça a pas rapport avec l'éducation; comme les nouveau-nés intersexués (qui ont les deux sexes à la naissance, autrefois nommé hermaphrodites), l'éducation fait rien. Les intersexués, avant, les médecins choisissaient le sexe, disons fille, et ensuite ils donnaient des cours d'éducation respective au sexe décidé: des cours pour être une fille. Finalement, ça change pas la perspective dans la mesure où certaines de ces "filles" étaient finalement des garçons.
Maintenant, c'est l'hypothèse anatomique qui a la cote. Le noyau de la stria terminalis au niveau de l'hypothalamus (qui contrôle les comportements sexuels) est toujours plus gros chez l'homme que chez la femme. C'est pour ça que les mecs sont souvent plus portés sur le sexe et tout ce qui y touche. Or, chez les transsexuels qui décident de devenir des femmes, ce même noyau est de la même grosseur que chez les femmes. Donc, voilà, ce serait la cause du transsexualisme.