Wanted !

Aux Etats-Unis, la mode a toujours été de placarder dans des lieux publics des portraits de criminels recherchés par toutes les forces de l'Etat. Une habitude qui vient des westerns. Ainsi Ben Laden, terroriste number 1 pour ses attentats contre les ambassades américaines et sur les deux tours, est à capturer pour une prime de 25 millions de dollars. Cette méthode rapporte ses fruits puisque depuis son lancement en 1949, 30% des arrestations ont été mené à bien selon ce procédé. En France, les services spéciaux ne communiquent pas publiquement leurs criminels présumés. Est-ce un tort ?

Pas forcément, quand la police recherchait Yvan Colonna, il y avait son portrait placardé partout. De même en 1995 pour Khaled Kelkal, ancien membre du GIA et l'un des responsables présumés de la vague d'attentats sur Paris à cette époque. J'en ai vu aussi quand j'étais en Croatie, où des criminels de guerre sont encore en cavale là-bas.
Personnellement cette méthode me gêne un peu dans le sens où ça donne l'impression qu'on jette en pâture à la vindicte populaire un présumé coupable. Le droit français stipule qu'on est innocent jusqu'à preuve du contraire. On doit prouver la culpabilité d'un prévenu. Le placarder sous-entend qu'il est jugé avant son procès.

Si toutes les preuves sont réunies et que sa fuite légitime son acte, il n'y a plus de quoi conspuer sa capture à travers la publicité...
Seulement, ce raisonnement que je viens d'établir n'est pas absolu. Du moins, en tant que simples citoyens que nous sommes, nous n'aurons jamais les moyens de reconnaître l'authenticité de l'accusation...
La justice peut commettre des erreurs, l'Etat peut être vicieux et jouer de la conspiration sur un pauvre innocent qui prendrait la fuite pour survivre et ne pas servir de casse-pipe... Vous voyez ce que je veux dire ? Suffit de regarder quelques films ou de jeter un oeil sur Guantanamo...

Au Québec, l'affichage public de tout genre est limité pour des raisons de pollution visuelle, mais les médias sont mis à contribution pour la recherche de criminels en fuite. Il s'agit d'individus qui ont déjà été trouvés coupables par procès et qui sont en fuite.

Un propriétaire de dépanneur (une mini épicerie qui est ouvert environ 18 hrs par jour, 7 jours semaine) a eu une idée originale qui fonctionne très bien. Pour diminuer le vol à l'étalage, il a installé plusieurs caméras dans son commerce, et affiche les photos des voleurs sous une affiche qui porte la mention "voleur à l'étalage".

Pour évité les poursuite judiciaire, les présumés voleurs sont montrés de dos ou dans un angle qui ne permet pas de les reconnaitre, mais la plupart des voleurs a l'étalage sont des clients réguliers et lorsqu'il se voit sur le mur des voleurs ils ont tendance a s'excuser auprès du propriétaire et de payé leurs achats présumés volé pour que leurs photos soient retirées.

elolucy a écrit:

Pour et contre. Ca dépend de la définition de "criminels" et du crime commis, il faut aussi avoir des preuves. Mais si il sagit d'un violeur, je suis entiérement pour !!!

Même si le violeur c'est quelqu'un de ta famille, ton frère, ton cousin, ton père ?

Bah oui mais tu sais comment sont les gens... Imagine tu as le tête de qqn de ta famille qui est recherché pour viol. Premièrement, ce ne sont que des présomptions, jusqu'à preuve du contraire. Ensuite, toi et ta famille devront supporter le regard, la méchanceté et la bétise des autres, qui vous feront quand même porter le chapeau... La société a besoin de coupable. En cas de problème, au lieu d'éssayer de le résoudre, on cherche systématiquement à qui la faute...

Mais bon, pour aller plus loin sur ce genre de sujet, dans l'ensemble, on a tous tendance à considérer que notre point de vue prévaut sur celui des autres et que notre expérience sert à légitimer nos idées, et bien souvent à cause de ça on ne produit que des raisonnements simplistes, qui considèrent que tout le monde pense pareil, et que ça va aller de soi que, par exemple, un violeur ou un présumé violeur, devrait être considéré comme une bête, un sous-homme, une cause perdue. Et pratiquement tout le monde voit les choses comme ça l'arrange en considérant que les méchants, les violeurs, les assassins, ce sont forcément les autres. Posez-vous honnêtement cette question : et si le méchant, l'assassin, le violeur, c'était quelqu'un de ma famille (père, frère, cousin....) ? Seriez-vous aussi prompt à dispenser morale et jugement, seriez-vous aussi prompt à leur faire subire toute la panoplie de châtiment raffinés qu'on réserve toujours à ce genre d'individu "si jamais on le retrouve avant la police" ? Méditez cette phrase de Camus : "Avant de juger, il faut comprendre. Une fois qu'on a compris, on ne peut plus juger." Et réfléchissez à ce principe tout simple : ne pas faire à autrui ce qu'on ne voudrait pas que l'on nous fasse. Vous accepteriez de subire la vindicte populaire, de passer pour "la fille du violeur, le fils de l'assasin" alors que vous n'avez rien fait, parceque le portrait de votre père est placardé partout, tout en sachant que les idées des gens sont basées sur des ovredose de télé, et qu'ils ne se donnent même pas la peine de comprendre ce qu'il s'est passé ? Essayez d'avoir l'honêteté, au moins intellectuelle, de vous poser la question dans ce sens.

Comme je l'ai dit au début, je suis "Pour et contre".
- Si on ne retrouve pas le criminel, va t'il recommencer?
- Où serait affiché les photos? Dans les commisariat ou également sur les magasins?
- Si on affice la photo, c'est que les faits sont sures (il y a déjà des preuves). Sinon c'est évidant, il y aurait pleins d'innocents.
- Pour la famille, c'est le problème...

Citation :

La société a besoin de coupable. En cas de problème, au lieu d'éssayer de le résoudre, on cherche systématiquement à qui la faute...

- Comment résoudre le problème?
- Pourquoi les criminels font t'ils ça? Ils ne pensent pas aux autres (et à leurs familles)?

elolucy a écrit:

- Si on affice la photo, c'est que les faits sont sures (il y a déjà des )

Pas du tout, en France on est innocent jusqu'à preuve du contraire. C'est le tribunal qui doit prouver la culpabilité. Placarder la tête d'un type sous-entend que les institutions l'ont déjà jugé, et de fait la société, voilà le problème.

RaVioli a écrit:

Aux Etats-Unis, la mode a toujours été de placarder dans des lieux publics des portraits de criminels recherchés par toutes les forces de l'Etat. Une habitude qui vient des westerns.

Tiens, c'est tellement logique. J'ai jamais fait ce lien. C'est vraiment intéressant. Ces Américains et leur nostalgie.