À qui la responsabilité ?

Certaines langues sont propices à des attributions extérieures (donc d'expliquer les phénomènes qui nous affectent par des causes qui nous sont externes).

En espagnol, on peut dire "l'horloge a causé mon retard" au lieu de "j'étais en retard". Dans les cultures moins individualistes que nos sociétés contemporaines occidentales, les gens ne perçoivent pas autant les autres en fonction de leurs caractéristiques personnelles. Par exemple, les hindous qui entendent parler des actions d'une autre personne sont moins portés que les Nord-Américains à les expliquer en fonction des traits de caractère. Ainsi, au lieu de dire "Alessia est gentille", ils feront référence à la situation et diront "ses amis étaient à ses côtés".

Si on demande à des étudiants japonais de répondre à la question "qui suis-je ?", ils ont tendance à décliner leur identité sociale : "je suis étudiant du keio". Les étudiants américains, quant à eux, énumèrent leurs traits psychologiques "je suis sincère", "je suis sûre de moi".

Question : en tant que part des sociétés contemporaines, associer nos actions ou ce que l'on est davantage par rapport à ce qui nous entoure pourrait-il nous sortir du carcan individualistique de nos sociétés ?